“There is a crack in everything, that’s how the light gets in” (Leonard Cohen).
Peintre autodidacte, Béatrix Vincent, alias B.AX , met les femmes à l’honneur, avec la volonté de leur rendre hommage et de promouvoir l’égalité sociale. Dans ses peintures on perçoit l’influence de l’art urbain : Banksy, Miss Tic, Shepard Fairey,… notamment du “stencil art” et du “writing” même si elle dit ne pas se sentir la légitimité de se revendiquer comme appartenant au courant du « street art » étant donné qu’elle ne peint pas sur les murs. Elle affectionne les techniques mixtes: l’acrylique avec des touches de peinture 3D, les Posca, les bombes, les inclusions de journaux venus du monde entier, les pochoirs, les projections d’encres et même parfois de vernis à ongles!
Les femmes y sont séduisantes, expressives, fortes et fragiles à la fois et toujours porteuses d’émotion.
A l’adolescence, elle a fréquenté un atelier d’artiste (Cathy Clauzel) pendant plusieurs années. Elle a ainsi été initiée à la technique du pastel, aux croquis à la craie, à la mine de plomb, aux sanguines… quelquefois d’après modèles vivants. Sa pratique de la peinture s’est arrêtée après le bac (les études, sa profession puis sa vie de famille prenant le pas sur ses activités artistiques).
Il a fallu une rupture, un message fort, en l’occurrence la maladie, pour qu’elle perçoive le caractère essentiel de la création artistique dans sa vie et renoue avec cette passion, cette partie d’elle-même qu’elle avait muselée, qu’elle avait enfoui malgré elle pour de fausses bonnes raisons de personne pressée . De cette épreuve, elle en retire une certaine urgence à vivre.
D’une part, elle se sent pleinement dans « l’ici et maintenant » lorsqu’elle peint et cela lui apporte plaisir et sérénité, d’autre part c’est un moyen pour elle d’ex-primer ce qui s’était peut-être im-primé dans son corps, faute d’être extériorisé.
Son art, engagé, est solidaire puisqu’il lui permet de soutenir deux associations de lutte contre le cancer (étincelle-LR et la ligue contre le cancer) pour lesquelles elle ressent une immense gratitude.
Dans ses peintures, elle aime particulièrement jouer avec les pleins et les vides, le clair et l’obscur, la mat et le brillant. Ainsi, c’est le cerveau qui complète ce qui, par la confusion voulue des ombres et du fond, n’est pas offert à l’œil. De cette façon, elle souhaite aussi faire de celui qui rencontre ses œuvres, un co-créateur, libre de ses choix, de son imaginaire, libre de projeter sur l’œuvre ses propres émotions. Romain Rolland disait : « On ne lit jamais un livre, on se lit à travers les livres pour se découvrir. » Ainsi, on laisse entendre sans le dire, on laisse le spectateur imaginer, s’interroger, tenter d’apporter lui-même la réponse.
Dans une culture de vénération du plein, elle trouve intéressant de n’utiliser qu’une gamme réduite de teintes, de jouer aussi avec le vide, avec ce qui n’est pas dit, ce qui n’est pas montré mais seulement suggéré et du contraste qui naît de leur juxtaposition. On tend l’oreille face à un murmure, on a envie d’en savoir plus alors que l’envie est de se boucher les oreilles quand quelqu’un hurle.
Source site personnel de B.AX : http://beaxmontpellier.e-monsite.com/