C’est un art hors du temps que celui de Bénédicte Piccolillo, l’âme inspirée et inspirante qui se cache derrière Voglio Bene. Avec un style reconnaissable, l’artiste montpelliéraine réinterprète des tableaux anciens à l’histoire forte, représentant souvent des femmes qui le sont tout autant. Elle nous a reçu dans son atelier avec Pascal, son mari, qui gère la distribution de la marque, ainsi qu’Elodie et la petite Bonnie 🐶
Dans sa dernière collection « Printemps-Été 2022 », intitulée « Rhapsodie Bohémienne », sa création est tant verbale que graphique et toujours méticuleusement pensée. Au-delà des œuvres picturales, plusieurs nouveaux objets ont été déclinés dont l’un d’entre eux, inédit, est particulièrement original.
C’est Sainte-Rita, peinte par Carlo Dolci, qui est l’icône de cette collection. En quoi a consisté ton travail ?
Le tableau original, que je trouve sublime, ne représente que son visage. J’ai voulu réaliser une performance en lui rajoutant un corps. Ici, il s’agit de celui d’une orientale. Le doigt que l’on voit au coin de sa bouche lui apporte un petit aspect malicieux. Sur son bras, on découvre un tatouage : « I love my priest ». En français, « J’aime mon curé ». Un clin d’œil à une précédente œuvre datant de 2017, qui représentait une bonne sœur qui était amoureuse de son curé. Traditionnellement elle est représentée avec une couronne d’épines et une goutte de sang, que j’ai ici supprimé.
Plusieurs objets ont été déclinés, dont un inédit. Peux-tu nous en dire plus ?
Tout à fait. On retrouve tout d’abord les pins, dont la gamme s’enrichit de cinq dessins supplémentaires, mais aussi les compagnons et porte-monnaie, les plateaux, les tentures et affiches, ainsi que les housses de coussin carrées et rectangulaires. Côté sac, il y a des nouveautés ! Nous proposons désormais des sacs bowlings et des sacs clutch en plus des cabas, trousses, trousses à tablettes et sacs à dos.
Pour tout voir c’est par ici.
Et pour faire suite à notre collection de sept bougies, qui représentent les sept péchés capitaux, nous en avons créé une huitième correspondant au huitième pêché capital, né de notre esprit. Oseriez-vous le découvrir ?
La collection terminée, as-tu déjà des projets futurs à nous annoncer ?
Bien-sûr ! Je travaille déjà sur la prochaine collection pour laquelle je me documente énormément. À côté de cela, je dois réaliser toute l’identité artistique d’un établissement aux États-Unis. Pour se projeter un peu dans le temps, l’automne prochain, nous allons également sortir un super objet. Je n’en dis pas plus pour l’instant… D’un point de vue local, je vais participer à la Montpellier Reine en tant qu’artiste à l’honneur.
Focus sur « L’Arbre de vie » : « égotrip » assumé et symbolique, l’Arbre de vie est une création graphique réalisée avec différents éléments assemblés. Sur un fond bleu majestueux s’épanouit un arbre avec pléthore de fleurs et une végétation magique, accompagnée de papillons. Sur cet arbre trône une chouette couronnée. Ici, Bénédicte a voulu refaire une ménagerie, comme elle l’avait déjà fait en 2018.
On y compte 43 oiseaux qu’on entendrait presque piailler. D’ailleurs, lors de sa création, c’est le mot « cacophonie » qui habitait son esprit. Une cacophonie de couleur tout d’abord, mais aussi de bruits. Personnage central, la chouette est en fait une représentation de l’artiste, ici en position de maître où rien ne peut l’atteindre. Les oiseaux qui piaillent autour représentent les personnes qui jacassent et brassent de l’air.
Focus sur « Vénus tsigane » : inspirée de la Venus (pudica) de Sandro Botticelli, cette œuvre emprunte à l’univers visuel tsigane, notamment avec la forme du cadre dans laquelle Venus se trouve.
Non sans rappeler celui d’une roulotte, il est paré de roses rouges. Une réalisation qui permet de montrer la démarche de l’artiste qui est à la fois de véhiculer la mémoire d’un peintre, mais aussi de se réapproprier un travail et de le faire aimer. Tout y est symbolisé et truffé de références bohèmes qu’on retrouve notamment dans les couleurs.
Voir cette publication sur Instagram
Shooting photo réalisé à l’Hôtel Richer de Belleval, Montpellier, France. Merci à Christian Colot et Maé pour l’accueil et merci à Manon pour sa plume 😀
Photographe diplômée, Bénédicte Piccolillo est une designer graphique et street artiste qui travaille avec Pascal, son mari. Passionnée par l’art depuis qu’elle a été capable de tenir un crayon, c’est en 2001 qu’elle commence à créer depuis ses propres clichés. En parallèle de son métier de photographe, elle a aussi exercé dans le milieu de l’imprimerie en tant que façonnière. Une discipline qui lui a permis d’apprendre toutes les techniques graphiques indispensables à la bonne réalisation de ses fichiers numériques. En 2012, Bénédicte monte sa première marque de décoration et aujourd’hui, ses dessins sont revendus dans plus de 180 établissements en France, en Europe mais aussi dans le reste du monde. Autodidacte pour ce qui est de la création graphique numérique, elle compte de nombreuses années d’expérience et d’apprentissage dans ce domaine. Très intéressée par l’histoire de l’art, elle veut apporter une vraie densité culturelle à son travail. Une démarche qui se ressent tout de suite quand on découvre ses œuvres.